Elle était une militante Kanak, féministe et indépendantiste. Elle a été chargée de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, puis de la Culture, de la Condition féminine et de la Citoyenneté. Elle a siégé vingt ans au sein des gouvernements successifs de la Nouvelle-Calédonie, assumant diverse fonction et œuvrant pour la construction et la souveraineté de son pays. Déwé Gorodey, née le 1e juin 1949 et morte le 14 août 2022, est également la mère fondatrice, entre autres choses, du Groupe des femmes kanak et exploitées en lutte (GFKEL, en 1982, avec Susanna Ounei), du Salon International du Livre Océanien (en 2003) et de la Maison du Livre de Nouvelle-Calédonie (en 2007). Elle participe également à la création du parti Palika (Parti de libération kanak) qui sera l’une des pierres angulaires du FLNKS.
Arrêtée à diverses reprises pour ses actions militantes, c’est en prison que Déwé Gorodey compose son premier recueil de poèmes, Sous les cendres des conques (1985, ed. Edipop). Sa bibliographie ne s’arrête pas là : elle est considérée comme la première romancière Kanak publiée, avec son ouvrage L’Épave (2005, ed. Madrépores). Elle s’est également attachée au théâtre avec Kënâké 2000 (2000, mise en scène par Pierre Gope), aux nouvelles, et est l’autrice de l’essai Trente ans du Palika – En chemin vers la citoyenneté (2006, ed. Edipop).
Hommage à Déwé Gorodey : “Femme d’esprit et d’histoire”, “féministe kanak”, “pionnière de la littérature” : réactions après le décès de Déwé Gorodey, Françoise Tromeur avec rédaction de NC la 1ère, 15 août 2022.
.