NB : Il est d’usage, dans la profession, de dire qu’un écrivain devant payer pour être publié n’est pas vraiment publié, et donc ne devient pas vraiment auteur. L’édition, sous sa forme classique, comporte un risque inhérent : pour l’auteur, celui de se faire rejeter ; pour l’éditeur, celui de publier une oeuvre, et de supporter le coût de cette publication, sans que cela ne lui soit profitable.
Édition
L’édition classique, ou l’édition à compte d’éditeur, consiste à envoyer son manuscrit à un éditeur. Si celui-ci décide de le publier (l’œuvre pourra avoir été sélectionnée par le comité de lecture de la ME), un contrat sera établi (voir Espace éditeur·ice·s > contrat d’édition et rémunération). En échange de son investissement, ainsi que de travail de correction, production, distribution et promotion, l’éditeur perçoit un pourcentage des revenus de vente et devient propriétaire de tout ou partie des droits d’exploitation liés à l’œuvre (l’étendue de ces droits est spécifiée dans le contrat d’édition et l’auteur doit y consentir). Une règle de préférence s’applique également, en droit français : durant cinq ans, ou pour les cinq prochains ouvrages du même genre, l’auteur pourra se voir lié à son éditeur si celui-ci accepte de publier lesdits ouvrages (dans le cas contraire, l’auteur pourra chercher un autre éditeur, principe du pacte de préférence). L’auteur n’a rien à payer, ni pour la correction et production de son livre, ni pour sa distribution et promotion. C’est pour cela que l’on considère que l’éditeur endosse un risque, et fait un investissement : il engage des frais dans la production d’un ouvrage.
Autoédition
L’autoédition consiste, pour un écrivain, à éditer soi-même son livre, souvent en passant par une entreprise dédiée. S’il décide de conduire toutes les étapes de publication (pas d’entreprise intermédiaire, mais donc prise en charge de l’impression) ses droits d’auteur lui reviendront entièrement. Mais dans la majorité des cas, les auteurs décident de passer par une plateforme d’autoédition qui percevra une partie des droits d’auteurs (comme dans le cas d’une édition classique). Les délais de publication sont généralement plus courts, mais cela tient au fait que l’auteur est responsable de la correction, mise en forme et promotion de son ouvrage. Il ne bénéficie pas des conseils de l’éditeur dans ses démarches, et doit, en somme, endosser la majeure partie de son rôle (exception faite de la distribution qui peut être effectuée par la plateforme). Par exemple, en faisant appel à Amazon Kindle Direct Publishing, le livre sera disponible sur Amazon (sous format papier et/ou numérique) mais l’auteur devra prendre en charge toute la partie promotion s’il veut que son livre soit connu. De même, l’ouvrage sera rarement disponible dans les librairies classiques ou les bibliothèques, à moins que l’auteur ne fasse les démarches pour distribuer son livre dans ces lieux. L’auteur conserve tous les droits d’exploitation de son œuvre.
Édition à compte d’auteur
Les contrats d’édition à compte d’auteur sont particuliers, et souvent regardés d’un mauvais œil dans le milieu de l’édition. À raison. L’auteur doit payer pour établir un contrat qui stipule la mesure de la prise en charge, par “l’éditeur”, de la production du livre (service de correction, mise en page et design de la couverture, assistance dans la diffusion de l’ouvrage…). D’après une étude de 60 millions de consommateurs (2011), ces frais s’élèvent en moyenne à 336 000 CFP. Il doit souvent acheter une partie de ses propres livres et percevra une partie de ses droits d’auteur (comme dans les autres cas). Il décide également du nombre d’ouvrage édités. De même que pour l’autoédition, s’il ne fait pas appel aux services de correction payants de l’entreprise, l’auteur ne bénéficie d’aucun guidage dans le peaufinage de son œuvre et doit se charger de la promotion de son travail. Par ailleurs, l’œuvre n’est pas sélectionnée par “l’éditeur”, il n’existe pas de ligne éditoriale, d’étude du marché ou d’évaluation du potentiel de l’œuvre. En somme, l’auteur paie un service d’édition afin que son ouvrage soit publié. La loi française ne considère pas les contrats d’édition à compte d’auteur comme des contrats d’édition propres.